Zone Dubitative

Assassin's Creed Valhalla - Le siège de Paris [Xbox Series X]


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Après l’Angleterre et la Norvège dans le jeu de base, après l’Irlande dans La colère des druides, AC Valhalla continue de nous faire voir du pays et cette fois-ci, c’est la Francie (l’ancêtre de la France, appelée comme cela notamment sous la dynastie des carolingiens) qui est mise à l’honneur, enfin une partie de cette dernière en tout cas, avec ce deuxième DLC issu du Season Pass et nommé Le Siège de Paris. Après un premier DLC assez moyen et avare en nouveautés, Ubisoft et ses studios ont-ils réussi à redresser la barre ? Ce Siège de Paris, alléchant sur le papier, tient-il toutes ses promesses ? Il est temps de rebrancher l’Animus pour découvrir tout ça.

 

Ici c’est Paris !

Alors qu’Eivor continue tranquillement de gérer sa colonie anglaise, des vikings débarquent en provenance de Francie. Ils demandent de l’aide. Le roi Charles (Charles III dit Le gros pour être précis) est en train d’unifier le pays et il a commencé à raser des villages vikings. Une fois qu’il aura purgé son royaume de la présence de tout envahisseur, il ne lui faudra pas longtemps avant de tourner son regard vers l’Angleterre. Afin d’éviter ça, Eivor se retrouve donc contraint(e) de voyager jusqu’aux abords de la grande ville de Paris afin de tenter d’éviter un futur conflit. Mais face à un roi aussi hautain que sanguinaire et belliqueux, un compromis est-il seulement possible ? Sans compter qu’Eivor devra aussi s’entendre avec Siegfried, chef viking déjà sur place, assoiffé de pillage et de vengeance, qui n’a pas du tout l’intention de faire dans la diplomatie.

L’un des principaux défauts de La colère des druides était son manque de dépaysement par rapport au jeu de base. Ce ne sera pas le cas ici. La petite partie de notre France modélisée dans le jeu se veut extrêmement agréable à parcourir tout en sachant varier ses ambiances. Les différences de végétations et de types de constructions sont plus que bienvenues. Ainsi, on pourra par exemple passer dans un modeste petit village typique de l’époque, traverser un magnifique vignoble offrant une vue incroyable sur ses alentours ou encore se retrouver sur un ancien champ de bataille avec ses bâtiments brûlés, ses corps enfoncés dans la boue ou empalés et ses pillards. Bien évidemment, la star du show reste la ville de Paris. Déjà parce que c’est très intéressant de voir cette reconstitution du Paris de l’époque. Ensuite parce que c’est un véritable plaisir d’explorer cette gigantesque ville, de ses quartiers nobles jusqu’à ses bas-fonds crasseux. D’ailleurs la map entière de ce DLC se veut vraiment plaisante à parcourir. Plus resserrée que celle de La colère des druides, elle est bien mieux agencée et équilibrée.

Jouer le touriste, c’est bien beau mais le joueur n’est pas là pour ça. En ce qui concerne sa quête principale, ce Siège de Paris se révèle là encore bien supérieur à la colère des druides. Encore mieux, son histoire ne s’éparpillant pas comme celle du jeu de base, elle est plus prenante à suivre et ne propose aucun temps mort. Les personnages sont réussis et plutôt charismatiques à l’image du roi Charles ou encore de la reine Richardis. Le scénario essaie de ne pas faire dans le manichéisme primaire en mettant Eivor dans une position difficile avec d’un côté un roi avec qui il faut traiter pour éviter une guerre sans savoir s’il est digne de confiance et de l’autre un chef viking qui n’en fait qu’à sa tête sans forcément se soucier des conséquences. Retournements de situation, trahisons, complots, tous les ingrédients sont là pour fournir une intrigue vraiment prenante à suivre de son début à sa fin avec en point d’orgue le fameux siège de Paris qui tient ses promesses en termes de batailles. Mais là où le DLC surprend vraiment et d’une manière très agréable, c’est lorsque l’on aborde les assassinats.

On le sait, depuis maintenant moult opus, les assassinats dans les derniers Assassin’s Creed laissent le joueur libre. Il n’y a pas de mise en scène particulière, on peut être 100% furtif ou faire le bourrin et juste tuer tout le monde. Nombreux sont ceux qui regrettent les assassinats du tout premier AC où il fallait observer et planifier, un peu comme dans un Hitman. Ici pas de retour à ça mais le DLC propose enfin quelque chose de travaillé. Les bourrins resteront libres de jouer sans la furtivité mais pour les autres, une belle surprise les attend : pour les assassinats d’ennemis importants, il sera possible d’enquêter. Le joueur pourra chercher des indices et discuter avec des PNJ ce qui lui fournira moult renseignements. Avec assez de recherche, il sera possible de découvrir pas mal de choses. Comment pénétrer plus facilement dans un lieu très bien gardé, quelle tenue utiliser pour pouvoir passer incognito et surtout quelles sont les habitudes de la cible.

Une fois ceci fait, il sera alors possible de réaliser un assassinat “scénarisé”, avec une vraie mise en scène et des dialogues. Cet effort fait sur l’une des parties les plus importantes du jeu fait vraiment son petit effet. Les joueurs aimant la furtivité prendront ainsi beaucoup plus de plaisir à se débarrasser d’un ennemi. Des ennemis qui du coup prennent un peu plus d’épaisseur et dépassent le statut de simple boss sans personnalité à tuer pour avancer. Un effort que l’on aurait grandement aimé voir dans le jeu de base… Il est bon de noter également que le traditionnel combat final fait lui aussi preuve d’originalité puisqu’il propose un boss tuable uniquement via une certaine méthode et non en combattant normalement ainsi que deux dénouements possibles.

 

Parlons tourisme

Véritable réussite en ce qui concerne sa quête principale, ce deuxième DLC brille-t-il également avec son contenu annexe ? Malheureusement non. Si la map est une réussite, les activités dont elle regorge restent les mêmes que dans le jeu de base et le premier DLC. On retrouve donc les chasses aux matériaux, les sets d’armures et les nouvelles aptitudes à dénicher, une nouvelle cache d’assassins, les cairns, etc. Sans être désagréables, ces activités finissent quand même par être très redondantes, surtout quand vous en êtes, comme c’est le cas pour nous, à plus de 180 heures de jeu.

La colère des druides avait tenté d’amener un peu de fraîcheur avec une nouvelle activité (les comptoirs commerciaux), malheureusement cette dernière révélait vite ses limites. Ce sera le cas ici également. Le Siège de Paris vous propose comme seule et unique nouveauté l’infamie. De quoi s’agit-il ? Scénaristiquement parlant, il s’agit d’aider la résistance en Francie afin d’affaiblir le roi et de ternir son image. Pour cela, il faudra prendre part à des missions avec des membres de la rébellion ou seul afin de faire grimper le rang d’infamie. Des missions qui rapportent de l’argent qui permettra d’améliorer certaines choses comme ajouter plus de rebelles à l’équipe et leur fournir un meilleur équipement. Malheureusement les missions en question se veulent très répétitives, non scénarisées et générées de manière aléatoires. Pire, elles obligeront à chaque fois le joueur à faire des allers-retours assez pénibles puisqu’il faudra toujours revenir voir le PNJ qui vous a donné une mission pour la valider une fois terminée. Bien souvent les objectifs seront en plus placés assez loin des points de voyages rapides. Bref encore une fois, la nouvelle activité déçoit. De plus, faire grimper le rang d’infamie au maximum ne change absolument rien et n’influe d’aucune manière que ce soit sur l’histoire, rendant le tout au final bien vain et peu accrocheur. Le seul intérêt reste de collecter assez d’argent pour se payer le set d’armure exclusif lié à cette activité, une nouvelle apparence pour le corbeau d’Eivor ainsi que quelques runes et tatouages.

 


Paris est magique ?
Si on met de côté tout le contenu annexe qui ne propose, comme trop souvent chez Ubisoft, que du “more of the same” et son infamie très décevante, ce Siège de Paris est une vraie réussite. La map est agréable à parcourir, la ville de Paris est un régal à explorer et la quête principale, bien rythmée, se suit avec grand plaisir. Cerise sur le gâteau, le DLC propose même des assassinats plus travaillés qui mettent l’accent sur la furtivité et qui proposent de bonnes mises en scène. Comparé à La colère des druides, il n’y a pas photo, Le Siège de Paris est un bon cran au-dessus. On serait même tenté de dire qu’il l’est par rapport au jeu de base grâce à son côté moins éparpillé, sa map plus concentrée et son histoire plus prenante et mieux rythmée. Dommage que le même soin n'ait pas été apporté à tout ce qui concerne le contenu annexe. Inutile de bouder son plaisir, si vous voulez reprendre une dose d’AC Valhalla avec une quête aussi intéressante que dépaysante par rapport au jeu de base, vous pouvez vous jeter sur Le Siège de Paris. Pendant une bonne dizaine d’heures, ce deuxième DLC vous proposera largement de quoi vous divertir (vous pouvez multiplier par deux la durée de vie si vous comptez tout faire et essorer la map) tout en apportant un petit vent de fraîcheur des plus agréables.

 

 

Post publié par Damzé le 30/11/2021 05:14

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